Organisation - déroulement

 

Stage de théâtre

Guerre de 14-18 et théâtre en classe.

 

Idée générale qui nous a animée.

 

En 2014, les occasions spontanées ou provoquées de célébrer le centenaire, de commémorer 1914 ne vont pas manquer de fleurir.

 A dire vrai, elles ont déjà commencé de fleurir : publications diverses et multiples, expositions, conférences, cérémonies officielles à tous les niveaux, numéros spéciaux de magazines, de revues, documentaires, émissions de télévision, films sans doute (nouveaux ou reprises) et... spectacles de théâtre.

Chacun sait que, depuis un moment, les compagnies, souvent les petites, ont jeté leur dévolu sur la guerre de 14-18 ; pour de bonnes et de moins bonnes raisons. Pas de droits d'auteur ; pas d'autorisation à demander ; un matériau considérable à la portée de chacun ; la bienveillance des institutions et des responsables politiques ; l'argument de la bonne action patriotique, mémorielle, un public disposé et souvent concerné dans son histoire familiale...

 Ce que nous avons voulu ou ce que nous voudrions essayer avec vous, c'est de réfléchir à la manière de répondre avec intelligence et humour si possible à des sollicitations extérieures qui pourraient se manifester ; de réfléchir ensemble à la manière de construire un projet théâtral autour de la Grande Guerre mais dont l'impulsion initiale serait juste le désir de l'un, de l'autre, de plusieurs de « faire » quelque chose.

 On voudrait ne pas perdre de vue ni le français comme discipline, ni la littérature comme entrée majeure sur la Grande Guerre ni surtout le théâtre.

 

De quels matériaux dispose-t-on ?

 

Les « écrits » « traditionnels »

 

*les carnets de soldats tenus durant les semaines, les mois ou les années de guerre... On en trouve en librairie édités (certains sont célèbres) ; on en trouve des anthologies... De nombreux carnets sont mis en ligne sur internet. Ces carnets ont la particularité d'avoir été écrits au jour le jour. Forme que nous dirons monologique. Destinés d'abord à soi. 

 *les correspondances. Forme dialoguée à distance. On écrit à l'arrière pour donner des nouvelles (assurer les siens qu'on vit toujours), pour raconter et décrire, pour demander, pour interroger, avouer... Ce sont les lettres de poilus. 

 *Les articles de presse rédigés par des correspondants, des journalistes comme ceux d'Albert Londres ou de Galtier-Boissière, créateur du journal des tranchées Le Crapouillot. Au passage, signalons que sur le site de la BNF Gallica, on trouve les reproductions de divers journaux des tranchées (Les 500 pages du Rigolboche, par exemple; celles de l'Argonaute, journal des piolus de l'Argonne; iou du Parfum d'obus ou encore l'Echo des marmites

 *les souvenirs rédigés par des survivants de la guerre, souvenirs sans prétention artistique ni littéraire mais dont la finalité est de témoigner, de se souvenir de ceux qui ont péri ou ont disparu, d'évoquer le nouvel ou l'autre homme qu'on est devenu (parfois pacifiste). 

 *Les souvenirs rédigés par des écrivains reconnus ou en voie de l'être : Genevoix  Barbusse, Dorgelès, Giono, Cendrars, Céline... pour ne citer qu'eux. Avec des proportions de « fictionnalisation » variables. 

 *Des pièces de théâtre composées et jouées durant la guerre. Ce mode d'expression, à la différence du reportage, de l'article, du carnet ou du roman, compte tenu des délais entre l'écriture et la représentation, restera un mode d'expression auquel on aura peu recours ; Citons Claudel, Maeterlinck ou Duhamel pour parler des plus connus parmi les auteurs.

 *Les « reconstitutions » postérieures d'écrivains qui ne connurent pas directement la guerre et qui, progressivement, s'éloignent, historiquement des événements mais qui, par là-même, témoignent des modifications dans la perception et l'interprétation des événements. C'est dans cette catégorie qu'on rangera également les abondantes productions de la littérature dite de jeunesse.

 

Les matériaux « locaux »

 *il est possible, pour diverses raisons (élèves dont la famille possède des documents liés à la guerre de 14-18, proximité d'un musée ; collège installé près d'un « haut » lieu de la guerre), qu'on dispose de matériaux qu'on pourrait utiliser dans le cadre d'un projet théâtre/guerre de 14.

 

la question de la commémoration ou de quoi s'agit-il ?

 On peut commémorer en « gros » ou entrer dans les détails ? Peut-être est-il intéressant d'éclairer un aspect moins connu de la guerre ? Lequel ?

 

-liste à constituer en cours de stage ?

 

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Les points de vue des « minorités »

 

Quand on commémore revient, chose on ne peut plus normale, la figure du « poilu ». A qui pourrait-on donner une voix, donner la parole pour évoquer la guerre ?

 

*à des humains :

 

         -des enfants loin du front (concernés directement ou pas par la guerre) ou près du front, et surtout cherchant à comprendre

 

          -des femmes : sœurs, mères ou épouses (on a souvent le poilu mais rarement la compagne du velu), mais femmes avec ces nouveaux rôles : marraine de guerre ; infirmière de guerre, et tous les nouveaux emplois auxquels elles accèdent « miraculeusement » (Vive la guerre!). Par exemple, l'étonnant livre de Jeanne Galzy (Une femme chez les hommes) où la jeune agrégée raconte comment elle a été amenée à remplacer dans un chic lycée parisien un jeune enseignant mort au front...

 

 *des animaux : chien, pou, pigeon, rat ou souris, moutons, loup

 

Organisation

Journée 7 février

 

MATIN

 

 

-arrivée et accueil des stagiaires

 

 

 

-Spectacle « Mutins » texte de Luc Tartar

 

 

-Retour sur le spectacle avec une question centrale : qu'est-ce qui en fait un bon spectacle ?

 

 

 

-Fin de matinée.

 

À bâtons rompus autour de plusieurs entrées

 

 

 

-qui est actuellement à un moment d'amorce d'un projet théâtre lié à la guerre de 14-18, qui est déjà engagé  dans un projet...

 

 

-pour ceux qui sont encore dans l'attente ou l'expectative...

 

 

 

 

 

REPAS ET PAUSE DU MIDI

 

 

 

-les propositions d'activités. On va remettre à chacun des supports...

 

 

 

 

Proposition 1

un extrait de la bande dessinée : Les Pieds Nickelés s'en vont en guerre, livraison du journal L'épatant du 21 janvier 1915. Le dessinateur est Forton. Proposition de travail : adapter ce fragment de bande dessinée pour la scène. Proposer une esthétique et une dramaturgie.

Proposition 2

un extrait du journal tenu par une jeune fille de l'Est de la France qui réside dans le château de Clémery, près de Pont-à-Mousson, dans le département de la Meurthe et Moselle. L'extrait retenu couvre les premiers jours de la guerre. Proposition de travail : adapter ce texte narratif-descriptif pour la scène, pour la représentation.

Proposition 3

un extrait d'une œuvre littéraire qui s'assume et se revendique comme telle d'un écrivain qui a vécu la Grande Guerre. Ces textes ont pu être écrits pendant le conflit (Les croix de bois de Roland Dorgelès, Sous Verdun de Maurice Genevoix en 1916) ou quelques années après (La main coupée de Cendras date de 1945) Ici, Henri Barbusse pour un passage du roman Le feu paru en 1916. Ou un passage du Grand Troupeau rédigé par Jean Giono à partir de 1929 et publié en 1931. ou encore un extrait de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline publié en 1932. Proposition de travail : adapter la mise en voix et la mise en espace de ces textes

 Proposition 3a

avec des extraits divers (romans,carnets..;) évoquer l'annonce de la déclaration et de l'entrée en guerre. Proposition de travail : adapter la mise en voix et la mise en espace de ces textes

Proposition 4

un abécédaire de l'argot des tranchées auquel on ajoute quelques pages du dictionnaire de Lazare Sainéan (L'Argot des tranchées) où les poilus sont traités comme une peuplade exotique . Proposition de travail : en faire la matière d'un spectacle.

Proposition 5 :

La guerre vue par un animal.. On propose ici le rat en hommage au roman de Pierre Chaines. A votre tour, imaginez soit en inventant en totalité le propos soit en vous appuyant sur un carnet existant , une série de tableaux qui évoquent la vie d'un de ces rats qui ont peuplé les tranchées...

Proposition 6

A partir d'un objet qui aurait été retrouvé et dont on aurait vérifié qu'il avait appartenu à un soldat de la Grande Guerre, un objet simple, par forcément une arme, bien sûr, construire un projet théâtral.

Proposition 7

On vous confie les premières pages de l'album pour la jeunesse qui a servi de base au spectacle que nous verrons lors de la seconde journée de stage autour de la guerre de 14-18. Proposition de travail : comment adapter pour la scène un récit personnel lié à la guerre de 14-18 et qu'on découvre en bande dessinée.

 Proposition 8

On vous confie un dossier composé d'extraits de la correspondance de Blanche Maupas dont le mari a été « fusillé pour l'exemple ». On vous confie également un dossier extrait du livre de 'Yves Le Naour sur les fusillés . A partir de l'ensemble, concevoir un projet théâtral.

Proposition 9

On vous confie la liste des soldats morts durant la guerre de 14-18 d'un petit village de France telle qu'on peut la lire sur le monument aux morts de la commune. A partir de cette liste, concevoir un projet théâtral...(le parti pris général, la description d'une scénographie, d'une installation, l'invention des personnages...etc etc...)