Stage du 30 mai à Marcq en Baroeul Collège du Lazaro.

 

Compagnie professionnelle de La Ligue d’impro de Marcq en Baroeul : journée du 30 mai 2014

 

Emmanuel Leroy, Directeur artistique

 

 

Présentation :

 

Canada 1994

 

Match d’impro : premier spectacle

 

Formes théâtrales : Prose

 

Formes pluridisciplinaires

 

1998 / 2015: mondial d’impros

 

Festival en juillet

 

Colisée Roubaix

 

30 artistes, compagnies différentes, théâtre de texte/ théâtre de rue/ télévision

 

Beaucoup d’endroits différents

 

 

 

PROSE :

 

Spectacle pour médiathèques/ auteurs contemporains réunis avec le public, présentent leurs textes, on improvise à la suite, on discute ensuite avec les auteurs.

 

Puis le public amène le texte, on peut avoir une thématique.

 

 

 

Exercices

 

Développer les capacités d’expression

 

 

 

On commence par "éveiller" le corps

 

 

 

Cercle : pieds plantés dans le sol

 

On baille, on souffle, on lâche le corps, on s’étire

 

On se déplace dans la salle avec sa bulle autour de soi

 

On s’arrête, les pieds plantés, on repart plus vite, on repart encore plus vite, on courts, on ne tourne pas en rond, on fait des petits circuits, on s’arrête on souffle après avoir couru.

 

On choisit un point dans l’espace, on veut aller là, on n’y va pas en ligne droite, on s’arrête quand on y est parvenus.

 

On choisit un autre endroit, on y va de manière timide, puis on s’arrête.

 

On se déplace simplement sans viser de point mais on y va vite car on est en retard, mais on a peur, mais on est plein d’espoir, mais on est en colère, mais on va à un rendez-vous amoureux.

 

 

 

Tous se placent dans une ligne.

 

Dans sa tête, on choisit une intention, on traverse l’espace en gardant et en exprimant cette intention. Tout le monde va vous regarder mais on oublie ça, on pense à ce qu’on fait.

 

Les participants et les passages s’enchaînent vite. On peut faire passer deux personnes ensemble.

 

Le retour : demander aux autres quelle était l’intention, mais ne pas le faire la première fois, c’est progressif.

 

Autre exercice possible : en 3 secondes, on rentre et on stoppe et tout le monde doit avoir compris quelle est l’intention.

 

Entraînement physique permet de déconnecter le mental.

 

 

 

On peut jouer avec la voix

 

 

 

En cercle : trouver la voix, la réveiller : volume, intonation, diction…

 

On commence par des grognements simples pas trop forts.

 

On propose une phrase : « je ne suis là que pour ça ».

 

Chacun reprend cette phrase dans le cercle

 

D’abord normalement

 

Puis c’est un secret. On chuchote…

 

Puis on prend la personne en face, on le dit pour s’adresser à cette personne, la voix doit aller vers cette personne, attention au regard.

 

La personne à qui vous dites cette phrase est derrière le mur de la salle. On monte le volume.

 

Le volume est lié à la respiration.

 

«  A la pêche aux moules, je ne veux plus aller. »…

 

La dire tendrement en visant quelqu’un ou le groupe, adresser le regard.

 

La dire avec passion (de 3 en 3 participants).

 

La dire de manière autoritaire.

 

La dire timidement.

 

La dire avec jalousie.

 

La dire tristement.

 

La dire en colère.

 

La dire joyeusement.

 

La dire avec regret.

 

La dire avec enthousiasme.

 

La dire de manière didactique.

 

La dire pour dynamiser un groupe….

 

Il faut élargir la palette des émotions.

 

Faire des gammes régulièrement.

 

 

 

 

 

Trouver l’accès à son imaginaire

 

 

 

L’IMAGE MENTALE

 

Exercice : le meneur dit un mot, le participant ferme les yeux et laisse venir les images.

 

Premier mot : VELO / ARBRE/ CAFETIERE

 

Une seconde,

 

Souvenir ou non, mélange souvenir ou non, aller vers la mémoire affective.

 

Le meneur raconte une petite histoire, on ferme les yeux.

 

Voici l’histoire : La place d’un village : prenez le temps de la regarder.

 

Un personnage arrive sur la place, on le suit, on zoome, comment est ce personnage, il est au centre,

 

Un 2ème arrive, se met au centre de la place, les 2 se mettent à parler, on entend la conversation. Ils se séparent, quittent la place, la place s’estompe, on rouvre les yeux.

 

Un participant raconte ce qu’il a vu. Il met plus de détails avec ses images à lui, on peut avoir le début d’une nouvelle, le début d’un dialogue à écrire, on a des personnages, un lieu, un décor.

 

On est emmenés vers une histoire à laquelle on n’avait pas pensé au départ.

 

Pour aller plus loin : On fait un arc de cercle :

 

Les yeux fermés, se rappeler un lieu qu’on aime particulièrement, c’est vraiment celui-là qui est important.

 

Une personne se met au centre debout sans être assis, pour raconter ce lieu, elle doit nous transmettre par les mots ce lieu, elle doit parler à toutes les personnes du groupe, conscience de tous, on peut nommer le lieu. Dans ce qu’on raconte, il peut y avoir une dose d’imaginaire.

 

Humeur du récit : regret, nostalgie, bonheur, Clé de l’interprétation : faire naître en soi l’émotion grâce à l’image mentale, recréer l’émotion à partir de soi.

 

Attention à ne pas oublier le groupe, à bien garder ses pieds plantés dans le sol.

 

On vient d’improviser un récit et il y a plusieurs histoires dans les présentations.

 

 

 

 

 

Comment on va faire fonctionner un dialogue

 

 

 

Improviser un dialogue.

 

Attention : à ne pas avoir son idée à suivre, il faut rebondir sur ce que dit l’autre.

 

ECOUTE : l’idée de l’autre est plus intéressante que la mienne.

 

 

Le meneur donne une situation : Ex : Je vais à la boulangerie, commander….

 

Couper au bout de qq minutes.

 

On part à la pêche ensemble…

 

Faire des phrases suffisamment longues pour que l’autre puisse rebondir.

 

Reprendre un mot dans la phrase de votre collègue.

 

On peut bouger dans cet exercice de dialogue, on n’est pas forcés de rester immobiles.

 

On est 2 journalistes, on fait un reportage.

 

Dans toute pièce de théâtre et dans tout dialogue, il y a un conflit :

 

On peut amener des conflits dans la situation de dialogue proposée :

 

En tant que participant, il faut donner des informations dans ce qu’on dit pour aider à faire comprendre les enjeux.

 

Ex : Un ado veut sortir samedi soir et demande à sa mère, la mère est dans le bain.

 

On reprend la scène et on donne des indications complémentaires aux participants. On rajoute des émotions.

 

La mère : au bord de la crise de nerfs, la fille : caricature de l’ado rebelle : on réutilise les gammes d’émotions qui ont été faites en échauffement.

 

Ex : On est au restaurant : 3 participants : un homme invite une jeune femme au restau et veut la ramener chez lui.

 

Donner des indications supplémentaires : la jeune femme a horreur qu’on lui dise ce qu’elle doit faire.

 

Il faut faire monter le conflit.

 

Ex : on est voisins, l’un= amoureux des bêtes, il est le milieu de la nuit, le chien aboie depuis des heures, la voisin vient se plaindre.

 

Il y a des pistes : la voisine ravagée, le chien : il a été placé dans l’imaginaire des spectateurs, il doit y rester. On doit ne pas l’oublier, en tenir compte dans le jeu.

 

Construction du dialogue : il manquait des informations : que font vos personnages dans la vie ? Quel âge ? Etes-vous célibataire ou non ? C’est ça qui va nourrir le dialogue et le faire évoluer.

 

Faut-il regarder le public ? Le 4ème mur existe : pas de regard au public, jeu très naturaliste

 

Le 4ème mur n’existe pas, en théâtre d’impro, on donne le regard au public sans regarder une personne.

 

 

 

LE RECIT :

 

Un participant propose un texte : le meneur lit un extrait.

 

On choisit un point de départ dans ce texte : lieu, émotion, personnage

 

Pétale, Andersen, banc, petit mur, un gros livre, joie : on part de ça : on part de ce qu’évoque Andersen pour vous ? La petite sirène, la tristesse, l’eau, le petit bois…

 

Le but : ce n’est pas de faire Sarraute, c’est de partir d’un élément, et de partir dans une autre histoire qui est la nôtre et en se faisant confiance même si on ne sait pas la fin de cette histoire que nous inventons au fur et à mesure.

 

On ramène à un soi imaginaire, on part d’un soi imaginaire pour raconter une histoire.

 

Comment on arrête l’impro ?

 

On peut aller jusqu’à une fin et il doit y avoir une chute.

 

Prix du silence : il doit y avoir du silence mais du silence plein.

 

Il est intéressant de créer des images avec des lieux, des personnages et des situations qu’on convoque.

 

Après on peut voir si cela correspond au texte d’origine ou non.

 

Il faut être mobilisé et concentré.

 

Etat de l’improvisation : concentration et de détente.

 

A partir du Soleil des Scorta : Surprise de trouver une bible : point de départ d’une aventure fantastique, quand on va chez le curé, il ne répond pas, pourquoi ?

 

Exercice : monologue : pourquoi le curé ne répond pas ? Le participant doit improviser à partir de là.

 

On doit développer ce qui se passe, il ne faut pas mettre trop d’actions, il vaut mieux développer une action.

 

Rester sur ses pieds, rejouer le moment où tu comprends que le curé n’est pas là, tu es bien-pensant et tu trouves ça scandaleux…

 

Si un participant ne tient pas sur ses pieds, on peut s’asseoir derrière et lui tenir les pieds.

 

Attention : on peut faire un monologue de jeu plus qu’un récit, il faut essayer de faire un récit.

 

On essaie à deux, l’un commence l’autre continue. Il faut couper assez vite les participants pour que cela s’enchaîne.

 

Un récit doit être au présent d’énonciation ce qui permet de vivre l’aventure.

 

Il faut saisir les pistes intéressantes à développer.

 

Quand on ne sait plus, on peut avouer au public et se donner le temps de chercher pendant ce temps : je ne vois plus ce qui pourrait arriver.

 

 

 

LE DIALOGUE :

 

Monologue : Médée de Corneille

 

Prendre une décision : je garde mes enfants ou je les abandonne ?

 

Trancher à la fin pour finir la scène et aller dans l’action.

 

Conflit intérieur.

 

Dialogue : on imagine des personnages.

 

Il faut trouver une sortie : un personnage cède et rentre dans la proposition de l’autre.

 

Alternance entre parole et action pour faire évoluer le

 

 

 

Conclusion : les étapes du travail d’impro :

 

 

 

Eveiller les capacités d’expression : corps, voix, émotions, intentions

 

A faire : la conscience de l’espace.

 

Entrer dans la relation à autre/ Même sans parler.

 

Eveiller l’imaginaire.

 

Se mettre en contact avec des images mentales.

 

Se laisser guider par l’imagination.

 

Le récit à partir d’images mentales.

 

Ecoute, entrer dans la proposition de l’autre et rebondir sur ce que dit l’autre

 

Amener le conflit.

 

A partir d’un texte, repérer ce qui nous intéresse pour construire un récit et un dialogue : lieu, personnage, émotion, forme d’écriture (inventaire de Prévert), travailler le style de Marguerite Duras, reprendre des traits d’écriture, se l’approprier.

 

STANISLAWSKI et DEBAT SUR LE PERSONNAGE: réformateur du théâtre début 20ème siècle : construction du personnage à partir de son vécu personnel. Jeu naturel : Actor Studio, on cherche la vérité de l’interprétation, on cherche dans sa mémoire affective, dans son expérience. Réfléchir aux actions physiques : si l’action est juste, le spectateur va imaginer par lui-même si le personnage souffre. Y ‘ a-t-il une souffrance ou on fait semblant ? on peut partir de l’intérieur ou de l’extérieur pour jouer. On peut être juste sans être totalement là sur le plan émotionnel. Les élèves ont du mal à rejouer en creusant les émotions, passer par le physique ou l’action cela peut aider et les débloquer.

 

DIDEROT : Le Paradoxe du Comédien :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exercices complémentaires : Albert :

 

 

 

Comment se retrouver après 3 mois ?

 

Rencontres sur le plateau à deux, se reconnaître, se saluer.

 

Représenter le passage du temps au théâtre :

 

On se voit, on marque un temps, on s’arrête, on manifeste un signe extérieur (le spectateur voit que quelque chose se passe)

 

A la question des élèves, « comment je fais ?» : un changement de rythme suffit.

 

Autre exercice : face au public.

 

1er travail muet : on invente un lieu. Dès que le lieu est installé, quelqu’un d’autre y entre.

 

Ex : Alexandra arrive sur la plage et va vérifier la température de l’eau. Léa entre en scène et s’installe pour bronzer puis tente la baignade…

 

L’intérêt grandissant : Léa a semblé intéressée par ceux qui passent devant elles. On peut retravailler ce passage, il se passe quelque chose d’intéressant pour le spectateur.

 

L’acteur est un accordéon qui se déplie, se déploie en fonction du cadre et de ce qu’il doit jouer.

 

Ex : dans un hall d’aéroport, Emilie tire sa valise tout en cherchant son chemin ou ses horaires.

 

D’abord une autre personne ré exploite le lieu, puis deux personnes se retrouvent dans le lieu et s’aident mutuellement.

 

Travailler le rapprochement, prendre le temps de marquer la découverte de l’autre. Ce qui crée la rencontre, ce n’est pas de se bousculer, mais plutôt se découvrir progressivement.

 

Etre attentif à l’endroit où l’on a situé les éléments matériels (par exemple les panneaux d’affichage .

 

Autre exercice : quelqu’un va venir raconter son safari en Afrique. Il se place face au public. Deux traducteurs en « langue des signes maison » se place à sa droite et à sa gauche et traduisent ses paroles. Le narrateur regarde le public (pas ses traducteurs).

 

Exercices d’improvisation à partir des textes : (reprise des exercices de la matinée)

 

Extrait de Le quatrième mur (Sorj Chalandon)

 

Installer le lieu.

 

Extrait de l’Odyssée d’Homère : Ulysse dans la tempête

 

Sortir du récit pour incarner un personnage : passer de la troisième personne qui raconte, à la première personne qui vit les événements. On peut aussi incarner plusieurs personnages. Il faut alors bien marquer les différentes « voix » en changeant de posture, d’attitude, de rythme de paroles, de débit…

 

Dans quel ordre j’organise mon récit : le narrateur annonce-t-il ce qui va arriver ou commente-t-il ce qu’Ulysse vient de vivre ?

 

Idée : on peut partir aussi d’une image. Exemple : les fables de la Fontaine ou une image de l’Odyssée ?

 

C’est en fait un travail de traduction, de transposition, d’explicitation qui peut permettre à nos élèves de s’approprier une situation littéraire.

 

Question : je raconte une histoire que je connais ou je raconte une histoire que j’invente ?

 

Extrait de l’extravagant voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet de Riff Larsen

 

Un regard suffit à créer l’espace.

 

 

 

Exercice : « Il était quatre heures du matin, je n’avais pas fermé l’œil depuis des semaines et le bébé criait de nouveau. »

 

Dernier exercice : « Ce n’est pas sans une certaine mélancolie que je me mis à relire Wittgenstein.

 

Un solo, un monologue.

 

Un autre personnage intervient.