Qui est-il, qu'a-t-il fait jusqu'ici et que va-t-il encore faire ?

J'ai croisé pour la première fois Jean-Michel Rabeux, il y a un bon moment déjà. Il était venu présenter un spectacle que mes élèves d'options devaient voir le soir. il s'agissait de Ventre que Jean-Michel Rabeux avait écrit et mis en scène. Le Ventre était, si l'on en croit l'auteur, une "clownerie philosophique".

"Clownerie philosophique" pourrait, comme un Janus à deux faces, éclairer les deux grandes orientations de son travail, à condition d'entendre, en plus de la dérision qu'elle contient, que la clownerie annonce la scène, le déguisement, le spectacle.

 

Voici comment il se présente lui-même :

 

"Petit résumé de qui je suis pour les nombreux qui l’ignorent à juste titre.
À l’origine, je viens de la philosophie, j’ai une licence de philo. Les raisons qui m’ont poussé vers la philosophie sont les mêmes que celles qui m’ont poussé à faire du théâtre : dire non à un état des choses. Mon théâtre, ainsi que le théâtre que j’aime, disent souvent non. Bon, c’est juste dit vite, comme ça. Toutes mes créations, et j’y inclus le montage des textes classiques, toutes sont une recherche en moi pour trouver l’autre, le spectateur, le concitoyen, mon frère, mon ennemi. L’utopie : aller chercher en lui des secrets qui le stupéfient, le mettent en doute sur lui-même et le monde, le rendent plus tolérant, plus amoureux des autres, plus intransigeant contre les Pouvoirs. Bon. C’est dit vite.
Mon parcours théâtral, comme on dit, peut se lire de plusieurs façons, l’une d’elles est la volonté de m’associer à des théâtres, sur une longue durée, pour pouvoir acquérir cette liberté de proposer des formes nouvelles devant des publics les plus nombreux et les plus divers possible. J’ai été successivement associé à la Scène nationale des Gémeaux, à Sceaux, puis à celle de Cergy-Pontoise, et pour finir, à celle de Villeneuve d’Ascq, dans la banlieue de Lille. La complicité avec cette maison a été très riche et m’a beaucoup appris sur l’articulation entre création et publics. Je travaille à présent régulièrement et en grande connivence avec la MC93, à Bobigny. Ce n’est pas totalement un hasard si toutes ces maisons se trouvent en banlieue. Je suis banlieusard, j’aime la banlieue parce qu’elle offre un espace humain où le théâtre me paraît pouvoir servir concrètement à quelque chose, de l’ordre de la réconciliation. Faire battre du sang dans ce tissu urbain, voilà un but !
J’ai une autre très grande et très ancienne complicité avec le Théâtre de la Bastille, dont j’ai d’ailleurs été conseiller artistique pendant deux saisons, et où je joue beaucoup de mes spectacles.
Depuis plus de trente ans que je suis metteur en scène et auteur, jamais l’envie de diriger un théâtre ne m’est venue. Je suis plutôt nomade de tempérament. Je n’ai jamais voulu être encombré par la fonction directoriale au détriment de mon travail artistique."

 

 

 

Pour en savoir plus sur sa compagnie, cliquez ici.

 

Pour lire les réponses que Jean-Michel Rabeux donne à deux journalistes du site Les Femmes s'en mêlent qui l'interrogent sur son dernier spectacle;en l'occurence, celui qui nous intéresse : Peau d'âne, cliquez ici.