Le stage : déroulement jour 1 matin

Ouverture : échauffement


*le cercle des prénoms : A commence donne son prénom ; B celui de A et le sien ; C donne les prénoms de A et B et le sien ; et on boucle le cercle...


*Chacun connaît maintenant le prénom de chacun ; on occupe l'espace de la salle. On serre la main de quelqu'un en rappelant son prénom ; on ne lâche sa main que si la main restée libre peut saisir une autre main ; on libère alors la première ; on dit le prénom du propriétaire de la « nouvelle main » et ainsi de suite.. En stage, la joie de se retrouver était si forte qu'au lieu d'entendre les seuls prénoms, on entendait également rires, commentaires divers, débuts de conversations. L'objectif est de ne dire que le seul prénom de manière presque « administrative », sans sourire, de façon neutre. Autre point : on peut se contenter de faire bloc au centre de la scène, les échanges de mains sont extrêmement facilités par la proximité des corps. Donc veillons à occuper tout l'espace scénique et ainsi à se rendre la tâche plus difficile. «  A vaincre sans péril...

 

 

*On se remet en cercle : à la fois pour dynamiser, pour mémoriser les prénoms et travailler sur la réactivité. On demande à chacun d'être dans la position suivante : genoux fléchis légèrement pour débloquer l'articulation ; bien ferme sur les appuis des pieds (pour recevoir l'impulsion ) ; on regarde un partenaire, en face de soi, bien dans les yeux ; on claque une main contre l'autre très vite et on projette la main droite en avant (comme pour enfoncer le bras dans un bloc de glaise, comme pour donner un coup de poing, vif, tendu, un « direct ») tout en prononçant le prénom du destinataire qu'on regarde droit dans les yeux. Le destinataire, très vite, réagit et « vise » un autre partenaire...

On peut ajouter l'épée de Damoclès de l'élimination pour les motifs suivants :

*erreur sur le prénom du destinataire

*extrême lenteur dans la réaction

*hésitation et bredouillement

*omission du regard (le regard doit être comme une sorte de fil « invisible » tendu d'une paire d'yeux à une autre paire d'yeux), le geste de lancer le bras en avant est une sorte de matérialisation de ce regard.



Première activité.


On confie le premier paragraphe de Oh boy chacun des groupes de trois personnes. Cet incipit est purement narratif-descriptif. Il installe la situation actuelle des trois enfants Morlevent, conséquence d'une suite de « soustractions », rapidement et elliptiquement, évoquée. Il installe une thématique récurrente dans l'univers des contes : celle des enfants « abandonnés » ; il installe également une tonalité humoristique (inductrice de distanciation, d’allègement).

Voici cet incipit :


Chapitre 1

Où les Morlevent découvrent qu'ils sont des enfants sans parents


Le 12 de la rue Mercoeur à Paris abritait la famille Morlevent depuis deux ans. Trois enfants et deux adultes, la première année. Trois enfants et un adulte , la seconde année. Et ce matin-là, trois enfants seulement, Siméon, Morgane et Venise, quatorze, huit et cinq ans.


On demande au groupe de « dire » comme il le veut, de mettre en scène ce passage inaugural du roman. Une seule voix aurait pu suffire : celle d'une lectrice, d'un lecteur ou d'une conteuse/conteur. Que faire, dès lors, à trois ? Autres questions : dire seulement ou représenter/montrer ? Et que montrer ? Les « objets » comme les enfants ou des abstractions comme la « disparition » des parents ? Et montrant, par quel truchement montrer : le corps des comédiens, des objets ? Et pour ce dernier choix : quelle relation l'objet de la représentation a-t-il avec l'objet en mots du texte ? Enfin : des questions plus « traditionnelles » propres à toute représentation théâtrale : comment (re)-construire, (re)-configurer l'espace ? Comment entrer en scène et comment en sortir ?