Clés pour la lecture à voix haute

Julien Bucci Compagnie Home théâtre : exercices de théâtre, la lecture à voix haute, le mardi 21 mai 2013


Présentation :

J Bucci « voise ».

Lieux de lecture publique : médiathèques

Prof au CNPT

Modules sur la poésie possibles

Formations adultes, enfants, ados

Faire écrire, mettre en scène une production poétique

Possibilité : site associé au recueil avec des lecteurs qui se sont emparés de textes pour les lire et les enregistrer : « Prose aux dits » : à découvrir dans le magasine Eulalie.

 

Exercices : respiratoires, vocaux et physiques :

L’échauffement du corps :


En cercle, étirements, réveil, connexion à son propre corps, chercher en haut les bras levés, en bas.

Étirements sur les côtés en se penchant à droit et à gauche.

Genoux repliés sur un pied,

Massages du visage, temps, orbites, front, mâchoires, lèvres supérieures, inférieures, cou, calotte crânienne,

Mâchoire : on mastique un gros morceau de viande, détendre,

Grande bouche, petite bouche, « a », « u »,

Nettoyer toute la bouche avec la langue, dents devant, dents derrière, faire aller la langue de gauche à droite comme une vache.

Se doucher tout le corps en se frottant puis essorage en se tapotant tous les membres avec les poings serrés. Ne pas oublier les reins.


Bases d’un réveil musculaire


La respiration abdominale et ventrale:

Jambes dans la continuité des épaules, pieds parallèles, genoux un peu fléchis.

Se tenir droit avec un fil au sommet du crâne.

Position de confort neutre.

On inspire par le nez et on expire par la bouche (attention en pratique instrumentale, chant ou

Yoga, on peut inspirer par la bouche).

En lecture, la mâchoire travaille avec la respiration, tout le reste, corps et visage, reste détendu.

Sur l’inspire, le ventre est détendu, il se contracte sur l’expire quand on chasse tout l’air.

Attention aux épaules bien basses, tenir son ventre avec ses mains.

Respirer de manière constante et régulière.

On expire en faisant « pff » très légèrement, un débit constant arrive sur votre doigt.

En mouvement : On prend deux sacs de course sur l’inspire, on pousse avec ses mains sur l’expire.

En position : sur une note, le pied droit en avant, le bras gauche derrière le dos, on tend le bras droit, il faut mettre du volume dans la voix pour tenir le souffle et pousser plus fort dans le ventre. On tient longtemps la note sur l’asphyxie.

A deux : toujours une jambe en avant, on se fait face avec les mains, vous ramenez vos mains vers vous à l’inspire, vous poussez en avant vos mains sur les siennes à l’expire, le partenaire vous repousse quand vous expirez, pour vous obliger à pousser plus fort.

Il faut garder ce souvenir d’exercice quand on respire tout seul. Quand on souffle il faut pousser, il faut une vaste amplitude de souffle pour dire une longue phrase, on peut avoir aussi besoin d’expirer par saccades, le ventre va se contracter au fur et à mesure.


Masser les cordes vocales, échauffer la voix :

Il faut faire le tracteur, « vroum » les lèvres ne doivent pas trop être ouvertes, c’est en voyant de l’air qu’on maintient, on peut faire vrombir et faire les sirènes en même temps, on fait des vocalises en faisant des « vroums ». Feu rouge pour s’arrêter.

On peut faire un jeu avec un chef d’orchestre : la main monte, descend, vers la hanche ce se sera medium. Tout le monde suit le chef d’orchestre.


Articulation : A partir d’exercices proposés (10 pages distribuées) :

Monovocalisons : Chanson de base, ex avec la voyelle A

Accentuons, souffle d’Aperghis : moment défoulatoire

Articulation Virelangues : Allez le plus vite possible attention au phénomène de ralentissement de groupe.

Vireoreilles : reproduire la phrase à l’oreille. On a l’impression d’une autre langue. Puis la découvrir à l’écrit pour constater qu’elle est écrite.


Exercice du Quinté plus :

Groupes de 4 ou 5 personnes : par groupe on dit un passage différent chacun, le premier groupe qui arrive a gagné. Respecter un Trot 2 syllabes, galop 3 syllabes,

A chaque signe, il faut dire Schlac comme un coup de fouet sur le cheval.

Exercice : 2 lignes face à face : La voix qui marche : on chuchote et on monte la voix, et on crie quand on a traversé la salle et qu’on a atteint le groupe d’en face. La respiration se cale sur les jambes qui marchent. Effet de groupe, il faut être ensemble, marcher ensemble et monter ensemble. Plus on monte, plus on accélère ce qui n’est pas obligatoire, la marche doit rester la même, le corps ne doit pas accélérer, c’est la voix qui doit monter. A chaque pas, il doit y avoir une montée.


Exercice : deux lignes face à face : querelle en chœur (joute vocale) :

Chacun choisit une phrase avec un geste, on fait un premier tour.

Un participant : On fait trois pas alertes en faisant aller les bras, on dit trois fois sa phrase avec le même geste.

Les autres avancent et disent la même phrase que le premier participant.

Marcher au même rythme pour commencer ensemble.

La ligne d’en face répond, un d’abord puis tous.

On retourne à sa place quand c’est fini.

Le meneur fait garder le rythme. On peut faire aller du djembé avec pour accompagner le rythme.

En même temps qu’une ligne recule, l’autre commence à avancer.

Il y a un rythme collectif qui peut se mettre en place, d’où un meneur percussionniste.

Tout le monde à l’écoute doit dire sa phrase une fois, on arrête quand tout le monde est passé.

Pour démarrer, s’il n’y pas de chef, on respire ensemble pour démarrer.


Travail à la table : de l’importance des consonnes :

Lecture du texte de Charles Dullin 

Exercice de remplacement des consonnes et des voyelles : la consonne porte la phrase, on reconnait la phrase bonjour madame même si on change des voyelles, l’exercice le prouve, quand on dit ce qu’on a inventé à l’oral.

Lecture du texte de Rebotier dans Positionnement du lecteur puis de Valéry, chercher la musique du texte.

Yaël Tautavel : ex de pièce de Jaubertie, travail sur la langue en monosyllabes.


Exercice : sur la ponctuation : P Süskind :

Le blanc par rapport à l’antiquité, est déjà un signe, en poésie le blanc peut être utilisé, il faut le marquer.


Hervé Bazin, plumons l’oiseau.

Règles de ponctuation :

. on baisse la voix c’est une pause.

, virgule, courte pause.

Attention à ces règles :

Laisser la voix ouverte avec un point, virgule on peut baisser, ça dépend des textes, il faut s’approprier le souffle d’un texte, plusieurs manières de ponctuer un texte.

Prendre le texte de Sommer, mettre sa ponctuation, celle qu’on veut…

Pour la lecture à voix haute : avoir un texte comme on veut sous les yeux, on peut repaginer un texte. On peut enlever la ponctuation et mettre la sienne, pause, courte pause…slash, double slash…

On peut aussi mettre des flèches, une flèche qui monte, pour ouvrir, une flèche qui descend, pour finir. Les flèches servent à la modulation.

Après on verra avec la version de l’auteur.

De même, on peut aller le lire et se tromper.

Faire des choix et les justifier.

Ne pas avoir peur du silence, on lit tous trop vite, le texte est asphyxié.

Gestion du stress, enjeu : on voit tout mon corps, monstration de son corps, s’enregistrer au micro, s’écouter, c’est quoi votre voix ?

Que doit-on respecter dans la ponctuation de l’auteur ?


De la phrase proustienne à Duras…

Texte de J Rebotier : Essais d’insolitude, comment respecter des petites marches, les montées et les descentes de voix, la barre est une pause, les trois points on tient le mot. En fin de vers, on enjambe sauf s’il y a une barre.

J Rebotier : poète qui a eu le prix des Découvreurs

Se répartir par deux pour dire la partition.

Il ne faut pas rajouter du sens dans le texte, y mettre à tout prix du sens, il faut considérer le texte comme une suite de sons.

Ce positionnement est le bon pour n’importe quel texte : il faut chercher le son, et le sens viendra ensuite de lui-même.

Jeu par deux : le grommelot

Une personne qui parle, fait des pauses et une personne qui traduit.

Raconter un souvenir dans une langue étrangère qu’on n’a jamais entendue. Le souvenir permet de se mettre dans une certaine émotion, il faut un souvenir d’une certaine intensité.

C’est un jeu d’écoute car les deux acteurs inter agissent l’un sur l’autre.

C’est un jeu pour tester sa voix, toutes les possibilités.

Qu’est-ce qui fabrique du son ? Qu’est-ce qui fabrique du sens ?

Travail sur deux nouvelles de Buzatti par groupes de 8 ou 9 environ :

Se mettre d’accord sur une répartition des voix, sur du bruitage.

Le rêve de l’escalier : mettre en scène la voix qui hante le personnage.

Crescendo : mettre en scène et en voix, trouver des moyens de nommer ce sentiment de peur qui monte.

Laisser tomber l’adresse et le regard, cela vient ensuite quand on maîtrise la voix et la lecture.

Dans un groupe, on est toujours tiré vers le bas, vers celui qui en fait moins.