Lisons encore, malgré la télévision et les autres écrans

Oeuvres "classiques"

Il faudra du temps pour que l'enfant devienne un personnage à part entière; il pourra être en enjeu pour des adultes mais guère plus. Les raisons, pour qui connaît un peu l'histoire du théâtre sont assez faciles à rassembler et à méditer.

 

Oeuvres contemporaines

L'enfant-Dieu de Fabrice Melquiot : texte publié par l'Ecole des Loisirs pour de jeunes praticiens du théâtre. Il s'agit de confronter le point de vue d'un enfatn aux grans dieux du monothéisme.

L'enfant sans nom d'Eugène Durif : réécriture du  mythe d'Oedipe aux Editions Actes-Sud Papiers.

Essais et colloques : l'enfant au théâtre

L'enfant qui meurt : Ouvrage collectif dirigé par Georges Banu, coordonné par Isabelle Ansart. Ce livre qui couvre totue l'histoire du théâtre occidental a été publié aux Editions de l'Entretemps.

En voici le prière d'insérer : À l’origine, une intuition : « l’enfant qui meurt » comme motif récurrent dans le théâtre du monde, d’Occident en Orient. Par-delà tout ce qu’un tel décès procure comme désarroi et deuils personnels, le motif cristallise un rapport au monde, révèle des stratégies de pouvoir, concentre les peurs d’une époque.

Des Grecs aux Romains, de Shakespeare à Racine, « l’enfant qui meurt » renvoie à des comportements mythiques ou à des stratégies politiques. Au terme du XIXe siècle le motif gagne en fréquence et se retrouve constamment chez Tchekhov ou Ibsen, Maeterlinck ou Hauptmann. Les raisons de ces décès divergent mais elles semblent toujours échapper à la volonté des humains : maladies, accidents, noyades, chutes… La mort de l’enfant frappe les personnages comme un résidu du destin tragique, aveugle et immaîtrisable, symptôme d’une crainte d’avenir, d’une menace de stérilité et d’une impossibilité de régénération.
À la fin du XXe siècle, le motif fait retour mais chez Edward Bond, Sarah Kane, Franz Xaver Kroetz, Joël Pommerat, Laurent Gaudé, Wajdi Mouawad, Hanok Lévine, ce n’est plus le destin qui frappe, mais bien souvent la mère elle-même qui tue, agression délibérée contre le principe de vie. Le cinéma et les arts plastiques ne restent pas à l’écart et le motif s’y retrouve avec une égale intensité, toujours en raison du désarroi qui se généralise : égarement sans secours, douleur sans réponse, vie sans perspective, no future. « L’enfant qui meurt », excès qui défie la représentation.