Le 4 avril à l'Hippodrome de Douai

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En une seule journée, travailler choeur et choralité est une gageure... Il s'agira plutôt d'ouvrir quelques pistes. Elles pourront être exploitées pour organiser des activités de groupe avec les élèves et leur faire découvrir une nouvelle réalité théâtrale avec ses exigences, ses contraintes et ses joies. Elles pourront également -qui sait ?- aider à bâtir un projet d'atelier.

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Échauffements et mises en train..

      *on se met en cercle (après avoir rappelé l'utilité de pouvoir se "changer" un tant soit peu pour venir sur le plateau. On peut se changer en apportant une tenue de travail; on peut aussi procéder à des "changements" plus symboliques; l'essentiel étant de gagner en aisance et en liberté mais aussi de rappeler et de se rappeler, le cas échéant, que le plateau, là-bas, est un "autre" lieu, une scène précisément, qu'on va y "jouer" délibérément, qu'on va s'y "transformer".)

 

      *On se met en cercle et on procède à la ronde habituelle des prénoms. On rappelle que "parler", sur un plateau, ne serait-ce que pour se présenter rapidement, est un "don" fait aux autres. On pense donc à "donner" son regard (ici forcément un peu circulaire compte tenu de la disposition choisie) et on pense à "projeter" un peu la voix. On ne "parle" pas "ici" tout à fait comme "là-bas" dans la vie. On propose en outre, puisqu'il s'agit de choeur et de choralité, de donner son prénom sur un rythme (un peu musical) afin que le groupe "partage" un premier bien. Il y faut de l'attention (être prêt quand son tour arrive; être prêt à "caler" un prénom long sur un temps court..) et l'on perçoit rapidement pour qu'un rythme se crée, il faut le temps fort d'une profération et le temps plus faible d'une pause. On remarque également que le rythme "verbal" s'améliore si tout le corps lui-même est "engagé", est lui-même dans le rythme... 

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     On conserve le cercle (choeur tourné sur soi et non vers des spectateurs) et on propose de compter en rythme. Il s'agit de compter de 1 à  10 sans jamais "monter" à 11 ni "descendre" à zéro. Arrivé à 10, on redescend vers 9; arrivé à 1, on remonte à 2...

      Un meneur (coryphée qui s'ignore ?) donne un rythme par des claquements de doigts, par exemple. Et chaque "compteur" tâche a) d'être prêt quand le comptage arrive à lui; b) d'être dans le rythme (en donnant le nombre sur le temps fort et en respectant l'intervalle du temps faible) c) de se remémorer la double consigne d'éviter 11 et 0 ! Plus "difficile" ou moins "facile" qu'il n'y paraît !

       On introduit une variante, à la place du chiffre 3, on lance un nom de ville : 1 temps faible 2 temps faible Nice temps faible 4 et ainsi de suite... 

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On propose au groupe d'occuper l'espace du plateau; on invite chacun à rechercher la plus grande neutralité possible dans la marché : pas de mains dans aucune poche; pas de bras croisés ni par devant ni par derrière; pas de regard au ciel; pas de regard au sol; pas de sourire quand on croise un partenaire... La neutralité est un idéal : on tend vers elle. Et surtout, la neutralité est une sorte de page blanche sur laquelle le "moindre" signe de jeu va pouvoir mieux être lu.

 

   Le meneur de jeu a en tête une liste de couples antithétiques : notions; objets, personnes. Par exemple : chien/chat; montagne/plaine; chaud/froid; homme/femme; enfant/adulte...

    On annonce qu'au top, on va "lancer" un de ces couples. Les "individus" qui marchent vont devoir se décider pour constituer un groupe autour d'un des éléments du couple. Aucun mot ne doit être prononcé pour se mettre d'accord. C'est un exercice de "feinte". A l'arrivée, il y a bel et bien deux groupes visibles sur le plateau mais personne ne peut affirmer l'identité du groupe... L'essentiel est que les individus ont pris la décision de rejoindre d'autres qu'eux. Il arrive qu'à la fin, on voit trois ou quatre groupes sur le plateau quand on n'en attendait que deux ! Des "individus" n'ont pas voulu renoncer à un choix initial; or, il s'agit bel et bien de renoncer à une part de soi pour aller former une autre, une nouvelle réalité sur le plateau. On insiste pour que l'exercice se fasse en silence; seul le regard est à l'oeuvre.

     Souvent, le groupe constitué, fier d'être devenu groupe, se présente de manière "in-forme". On voit un "tas" de gens et pas encore tout à fait un groupe. On demande comme variante 1 de donner une "figure" au groupe et, si possible, de donner, en plus du signe de regroupement, d'autres signes de choralité. Cherchons et tâchons à être imaginatifs et inventifs !

       Degré suivant : on invite le groupe à mettre en valeur l'un d'entre eux. On observe, au fur et à mesure des couples antithétiques, au fur et à meure des "inventions" de chacun, les différentes solutions  qui mettent en valeur ou en évidence un-parmi-tous.

       Remarque : cet un-parmi-tous peut être coryphée ou "héros". S'il est "héros", il sortira inévitablement du groupe; s'il est coryphée, il est mis en évidence plus qu'en valeur et il reste néanmoins avec le groupe. Bien remarquer et faire lire les différences. Le coryphée n'est pas une "star".